C'est non sans émotion et tristesse que j'écris ces quelques lignes pour retracer la vie de Régis, parti rejoindre les étoiles bien trop tôt, ce mercredi 6 novembre, à l'âge de 45 ans. Victime d'un malaise cardiaque quelques minutes après que la dernière épreuve du programme choletais ne se soit disputé et malgré l'intervention rapide de socio-professionnels et des équipes médicales à son secours, Régis nous a finalement quitté ce mercredi.
Issu du sérail, Régis se pré-destine rapidement a embrasser une carrière dans le monde des courses. Alors qu'il s'apprête à entrer à la MFR Laval, le fils de Jean-Louis (permis d'entraîné) et frère jumeau d'Eddy (jockey puis permis d'entraîné), Régis connaît une poussée de croissance qui rabat les cartes au dernier moment et le pousse à changer de voie. La volonté de travailler auprès des chevaux le dirigera alors vers une formation de maréchal-ferrant, profession dans laquelle il débutera sa carrière tout en obtenant sa licence de Gentleman-Rider. Ferrant chez divers entraîneurs de la région angevine et des Pays de la Loire. Régis croisera le route de Gérard Margogne alors entraîneur à succès. Ce dernier le voyant évolué au sein des "GR" avec une certaine réussite (31 victoires de 1995 à 2000) lui proposera de franchir le rubicon et entrer à son service, non plus comme maréchal mais comme jockey. Durant 7 ans, Régis sera au service du maître entraîneur, remportant son Quinté, en selle sur Gef du Hardrais dans le Prix Jean Laumain et les Grands Cross de Durtal (2005) et Saumur (2006) avec Lady de Mai, ne quittant ce dernier que lorsque celui-ci fera valoir ses droits à la retraite, en 2007. Durant cette période, Régis atteindra le Top 10 des jockeys avec 26 victoires en 2006.
La vie doit continuer et elle se poursuivra à Nozay, intégrant l'écurie de Yannick Fertillet pendant 4 ans. Durant cette période, les meeting de Cagnes feront connaître Régis aux sudistes. Cette entente prenant fin, Régis décide de poursuivre sa carrière comme jockey free-lance.
Yannick Fertillet et Régis
Comme tous jockeys d'obstacles, Régis ne sera pas épargné par les chutes, plus ou moins sévères, mais c'est la maladie (cancer des glandes salivaires) qui tiendra éloigné des pistes le jeune trentenaire durant une année (2012). Revenu plus fort que jamais et portant les stigmates de la maladie, Régis réintégrera la maison Fertillet après avoir repris force et goût chez son père. Victime d'une chute sur l'hippodrome de Cagnes en janvier 2016 lui occasionnant la fracture d'une cervicale et le déplacement d'une vertèbre (ne s'en rendant compte qu'après être remonté chez lui en voiture, "tout naturellement"), sa carrière de jockey prendra alors fin brusquement. Durant ses 21 années de carrière, Régis aura glané 257 victoires (245 en obstacles) dont 1 quinté et quelques victoires au niveau Listed, montant pour Gérard Margogne, Yannick Fertillet, Philippe Peltier, Guy Denuault, Etienne Leenders, Joël Boisnard, son père Jean-Louis pour ne citer qu'eux.
Un Roc du Granval (entr. Yannick Fertillet) - Prix de Beaune (Listed)
Jen-Louis et Régis, père et fils réuni à Auteuil
Et Régis rebondira, une nouvelle fois devrais-je dire. Fini l'habit de lumière, mais pas question de mettre une croix sur les courses. Régis reprend ses pareuses, mailloches, pinces à river, enclumes et rapes et proposent ses services de maréchal-ferrant auprès des entraîneurs de sa région et des hippodromes de l'Ouest. En parallèle, il suivra les traces de son père Jean-Louis, obtenant à son tour son permis d'entraîner et partageant les infrastructures avec ce dernier. En tant qu'entraîneur, Régis aura eu le bonheur de repasser en tête le poteau à 16 reprises, toutes en obstacles, la dernière obtenue sur l'hippodrome de Carhaix avec Don Axxo, à la fin mai.
Don Axxo, la "der' de Régis"
Dimanche, alors qu'il supplée son père sur l'hippodrome de Cholet, Régis s'écroule peu de temps après la dernière course, non loin du rond de présentation, victime d'un malaise cardiaque occasionné par un début d'étouffement. Stupeur pour les personnes s'apprêtant à rentrer. Au secours de Régis, professionnels et service médical ont rapidement réagit en intervenant dans les plus brefs délais mais mon espoir d'issue positive en quittant l'hippodrome était des plus mince, 3/4h après son malaise. Transféré au CHU d'Angers lorsque son état pu le permettre, Régis s'est éteint ce mercredi, laissant derrière lui Marie, sa femme, et Emma, sa fille de 10 ans.
Au travers de ces quelques mots, j'espère vous avoir fait revivre quelques bons souvenirs de Régis et souhaite adresser mes sincères condoléances à sa famille et ses proches. Adieu Régis...
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